Son enfance avait été banalement luxueuse, sans être un enfant -trop- gâté, sa grande soeur au tempérament impossible lui avait ouvert la voie pour qu'on le considère comme un enfant doux, presque un ange... C'est de dire que la grande soeur prenait souvent le blâme de ses âneries. Malgré tout, une belle complicité s’est développée entre les deux frangins et Terik aime sa soeur pratiquement autant que son chat lorsqu'il repense aux 400 coups qu'ils ont faits étant gamins.
Lorsqu'il fut temps pour sa soeur d'entrer à l'école, ils s'achetèrent une résidence secondaire en Écosse. Ils souhaitaient que leurs deux enfants puissent aller à la même école et cela facilitait grandement les choses. Il fut étonné d'apprendre sa soeur répartit à Serdaigle, ils les jugeaient généralement calmes ces intellos, mais semblait-il que derrière les 400 coups de sa soeur se cachait une curiosité intellectuelle et une vivacité d'esprit qui une fois bien canalisé ont révélé une sorcière brillante et particulièrement inventive.
Deux ans plus tard, ce fut à son tour de faire son entrée à la grande école. À la répartition, alors que le lourd choixpeau retroussait ses oreilles, il croisa le regard de sa soeur à la table des serdaigles. Il sut immédiatement que peu importe où il serait envoyé, il aurait l'intello la plus badass de toute l'école pour botter des fesses avec le plus grand savoir du monde !
- Serpentard !
Il eut un sourire en coin. Juste le nom en jetait ! Terik avait toujours eu de grands projets, pas nécessairement de brillant projet, mais de grand projet, et c'est sa soeur qui avait toujours trouvé comment mettre à exécution ces plans sordides et s'en tirer sans trop de mal. Comme la fois où ils avaient rempli la grange du voisin de chat et d'herbe à chat. C'était grandiose ! Mais pas nécessairement brillant...
Grandissant en compagnie des serpents, Terik apprit peu à peu à raffiner ses plans, mais encore plus à utiliser les gens autour de lui pour y parvenir. Terik est de ceux qui à rapidement compris que la plus douce des manipulations est la séduction, et que l'on peut être séduit par beaucoup, beaucoup de choses. Des gens, des objets, mais surtout, des idées. Terik est du genre franc, mais il sait pertinemment que tout est dans la façon de dire un fait qu'il peut alors s'avérer rassembleur.
Terik, bien qu'il adoooooore être tape-à-l'oeil, a bien appris que lorsqu'on traite des affaires plus ou moins propres, mieux vaut les garder cachés sous le tapis. Par chance pour lui, ses années à Poudlard possédaient un très très gros tapis. Et il avait même son tapis personnel au sein même de serpentard ! Des gros noms assez connus pour qu'on n’ait pas besoin de les nommer brassaient de la bouse d'hippogriffe nettement plus fort que lui, alors il passait inaperçu lorsque ça lui convenait, et revendait bien sagement dans sa salle commune les inventions de deux roux sur qui sa soeur avait fortement flashé.
Et puis, comme si la bouse d'hippogriffe ce n’était pas assez fallut qu'un jour des gens qui se prennent trop au sérieux décide d'attaquer l'école. Soyons sérieux, ça arrive pas seulement aux States ça ? (Ok j'ai un humour noir désolé) Terik et sa famille n'avaient jamais rien eut contre les moldus et ne s'était pas laissé charmé parce ce que proposait le type pas de nez. Ils étaient simplement retournés parmi les Vikings et les Ikea magiques, laissant leurs enfants «en sécurité» à poudlard.
Quand on apprit que Poudlard était attaqué, il se faufila rapidement hors du groupe des serpentard (après avoir crié à quelqu'un de prendre soin de Tristalle) pour rejoindre les autres et jeter sa cravate vert-argenté au passage. Son coeur était à serpentard certes. Mais jamais serpentard n'avait voulu dire «courbe l'échine et fais ce qu'on te dit». À ce moment même, Terik commençait son plus grand projet-pas-très-brillant : être un héros. Parce que ça paraît bien avec les filles et dans un cv-magique. Sauf qu’évidemment...
Terik savait se défendre, et plutôt bien, loin d'être qu'un frimeur il se mettait un point d'honneur à pouvoir exécuter des sortilèges haut la main, pour se vanter. Même si ça impliquait des nuits blanches et des camarades mécontents de l'entendre grommeler la même chose en boucle toute la nuit. Bref il avait réussi à survivre à la bataille, mais en est ressorti changer. Désormais il avait peur, peur de lui-même. Il n'avait jamais ressenti autant de pouvoir, autant de contrôle que lorsqu'il a lancé ce sortilège impardonnable à ce mangemort. Il aurait pu lui lancer n'importe quel autre sort, mais non, c'est un avada qui avait franchi ses lèvres alors qu'il était épris de la folie du combat. Il avait fait l'impardonnable, il avait révélé une part de soi qu'il ne connaissait pas. Il avait fait l'impardonnable, et il avait aimé ça. Dans les instants qui suivirent une gamme d'émotion le traversa, d'abord un sourire victorieux, avant d'être sous le choc et de tomber à genoux, apeuré. Puis des remords, qu'avait-il fait ?
C'est son secret qu'il garde enfoui,
fuck le projet d'être un héros, les responsabilités, le poids de ce que ça implique. On ne peut pas être aimer si on pu la mort.
Seule sa soeur est au courant.
- Penses-y, lui n'aurait pas hésité
- Tu as probablement sauvé plein d'innocents en faisant ça
- Tu n'es pas un monstre, c'est juste la guerre qui fait faire des choses horribles aux gens
Des phrases toutes faites. Un peu comme lorsqu'après une peine d'amour quelqu'un vient vous dire, un de perdu, dix de retrouvés. Ça ne veut rien dire tant qu'on ne l'a pas vécu.
N'empêche qu'aujourd'hui ça va mieux, il s'est forgé une carapace, a enterré ce mauvais souvenir au fond de lui et fait comme si de rien était. Mais malgré ça, ça laisse une cicatrice, même si elle n'est pas en forme d'éclair...
Il a participé à la reconstruction de Poudlard, ce n'est pas comme s'il avait grand-chose d'autre à faire de toute façon. Et le voilà de retour cette année, pour terminer pour de vrai ses études.